Test du BMC Timemachine 01 Three

Le vélo deux-en-un

Avec des solutions d’intégration sans pareilles, le BMC Timemachine 01 est une sorte de vélo ultime pour le triathlon OU le contre-la-montre. Car son atout, c’est d’avoir été pensé pour la pratique du triathlon, tout en étant compatible avec le règlement UCI, au prix de quelques modifications. Un vélo rapide et confortable pour défier le chrono, malheureusement pas à la portée de toutes les bourses.

BMC est une marque Premium qui fait rarement dans la demi-mesure avec des propositions techniques innovantes et parfois osées, au niveau des formes des tubes ou des solutions d’intégration, quel que soit le modèle. Présenté à l’occasion du championnat du monde Ironman à Hawaï en 2016, le Timemachine 01 ne déroge pas à la règle et se révèle particulièrement spectaculaire.

Outre des tubes aux formes généreuses et étudiés pour limiter la traînée aérodynamique avec la collaboration de Sauber Engineering, il permet d’adopter une position spécifique au triathlon de moyenne et longue distance avec un tube de selle avancé et un poste de pilotage rehaussé et lui aussi avancé en avant de l’axe de la roue. C’est une posture différente de celle que l’on adopte sur un contre-la-montre régit par les règles UCI, moins basse, compacte et agressive, mais plus économique aussi sur de nombreux kilomètres et lorsqu’il faut enchaîner avec un semi ou un marathon. C’est pour cette raison que le Timemachine 01 est en quelque sorte un vélo deux-en-un, qui peut aussi s’adapter aux besoins de Richie Porte, l’un des meilleurs rouleurs contre la montre du monde et ancien triathlète, en modifiant la position de la tige de selle et en adoptant le Flat Cockpit au lieu du V-Cockpit, pour passer d’un angle de tige de selle de 80° à 71°, et à une position des bras plus basse et moins avancée.

Aéro dans les moindres détails

Deux logements sont prévus pour la tige de selle : d’abord pour une position classique dans le prolongement du tube qui fait la jonction avec la boîte de pédalier, ensuite un placement bien en avant du tube, en profitant du triangle de jonction entre les tubes de selle et supérieur. On dispose ainsi d’une plage de réglage de 124 mm, pour passer d’un angle de routier très reculé à celui d’un triathlète très avancé, et cette dernière position libère une place pour le montage d’une boîte de rangement qui s’intègre idéalement au profil aérodynamique du cadre.

Le V-Cockpit livré d’office avec les trois vélos complets de la gamme est étudié pour limiter la traînée aéro d’un poste de pilotage avec des accoudoirs assez hauts. Le Flat Cockpit est lui uniquement en option avec le kit cadre. Outre la boîte de rangement à l’arrière, le Timemachine 01 peut également recevoir une boîte de ravitaillement sur le tube supérieur. Le cadre se distingue par des tubes au profil tronqué, une fourche Hinge aéro dont le sommet est parfaitement intégré à la douille de direction du cadre pour une surface frontale très épurée, et d’une intégration des éléments fort bien réalisée. Le montage en Shimano Ultegra Di2 en est le parfait exemple, avec quatre manettes de commandes en tout (deux sur les poignées, deux sur les prolongateurs) et un montage avec la fonction Synchro Shift, même si sur ce modèle de test nous avons un groupe R6850 et non Ultegra R8050. Ainsi, il est possible de n’utiliser que les commandes du dérailleur arrière, le système se chargeant tout seul de changer de plateau et de positionner la chaine sur le pignon correspondant à l’arrière pour éviter les sauts de développements trop importants. En fonction du paramétrage personnalisable, on ne dispose donc pas de 22 vitesses en tout, mais de 14 ou 15 parfaitement étagées et avec la meilleure ligne de chaine possible. Les câbles sont bien entendu totalement invisibles, en cheminant des commandes aux dérailleurs à l’intérieur des tubes.

Un bon freinage 

Le système de freinage vaut aussi le détour, avec à l’intérieur de la fourche comme sous les bases arrière deux bras parfaitement intégrés, actionnés par l’intermédiaire d’un système de poulies nommé Brake Booster situé en avant du tube supérieur. Cela permet de conserver les patins de frein très éloignés des jantes, mais sans effet sur la course du levier.

Aucun risque de voir les roues effleurer les patins lorsqu’on roule à pleine puissance, et une compatibilité avec des roues jusqu’à 27 mm de large, tout en conservant un freinage très efficace. C’est d’autant plus le cas avec les roues montées sur cette version d’essai du Three : des Mavic CXR Elite Exalight de 60 mm de haut, que l’on trouve uniquement sur le marché de la première monte. Par de carbone ici, mais une sorte de mousse qui reprend le profil NACA sur une jante alu, ce qui ouvre la voie de l’aéro pour le prix d’une paire de roues d’entrainement. La version 2018 du 01 Three est équipée de roues Cosmic Pro Carbon Exalith, plus légères, rigides et en carbone, mais moins aéro avec 45 mm de haut. Le BMC Timemachine 01 Three s’échange contre 8999 € (contre 8499 € pour cette version 2017 avec ces roues). La version One en Dura-Ace Di2 et roues Zipp 808/404 est à 12999 €, la version Two en Sram Red eTap à 10999 € et le kit cadre à 6900 €.

Rapide et stable

En découvrant le vélo monté pour le triathlon, il faut composer avec des manivelles de 165 mm, livrées d’office avec un vélo de taille S (170 mm sur tailles S-M et M-L, 172.5 sur L) et plutôt inhabituelles sur un vélo de route. C’est une tendance actuelle pour les vélos de tri : limiter la longueur de manivelles pour réduire l’amplitude de rotation des hanches et faciliter la transition vers la course à pied. Dans notre cas, c’est surtout gênant en danseuse, puisque cette longueur limite le bras de levier habituel. Pour le reste, il faut bien sûr adapter la hauteur de selle, ce qui n’est pas facile avec la Fizik Tritone, courte, épaisse sur l’avant et très glissante.

« Ce vélo est d’une efficacité redoutable sur le plat et aisément maitrisable malgré les rafales vent de côté. »

Une fois la bonne position de selle trouvée (avec une autre selle, avouons-le), ce vélo est d’une efficacité redoutable sur le plat et aisément maitrisable malgré les rafales vent de côté. On se positionne naturellement sur les prolongateurs, le fait de ne pas être trop bas permet de rouler avec le dos plat, mais sans inconfort notoire. La répartition des masses sur l’avant n’est pas handicapante dans les enchaînements de courbe, car la géométrie du vélo semble adaptée avec notamment une boîte de pédalier plus haute par rapport au sol qu’à l’accoutumée. Cela a l’avantage, avec les manivelles courtes, de permettre de pédaler même en passant un rond point à pleine vitesse. Au train, maintenir une vitesse de 40 km/h est relativement aisé. Cela produit les mêmes sensations qu’en roulant à 36 km/h avec un vélo de route traditionnel. En plein effort, on apprécie la rigidité du cadre, qui permet d’envoyer du braquet sans déperdition, mais aussi la fermeté du poste de pilotage sur lequel on peut bien s’agripper. Celui-ci fait preuve néanmoins d’une légère flexion frontale qui évite d’être déstabilisé en passant sur un trou ou un mauvais revêtement. Les choses se corsent sur les parties ascendantes, où les roues se montrent lourdes et peu rigides. Il vaut mieux alors reprendre une allure régulière en diminuant le braquet. D’ailleurs le vélo est plutôt lourd dans cette configuration, avec un poids de 9,7 kg tout équipé, mais sans le contenu des boîtes.

Le BMC Timemachine 01 Three s’adresse avant tout au triathlète de longue distance, avec sa rigidité, son aérodynamisme et la position confortable qu’il permet d’adopter. Le coureur contre la montre devra plutôt se diriger vers le kit cadre, et opter pour le Flat-Cockpit ainsi qu’une position de la tige de selle en arrière pour répondre aux exigences du règlement UCI. Reste que l’efficacité du cadre est une bonne base, aussi bien en termes de performance, d’intégration des composants pour l’aéro, que pour le freinage. Le prix de cette bête de course est toutefois très élevé.

BMC TIMEMACHINE 01 THREE

Les + : aérodynamisme sensible sur les parcours habituels, rigidité du cadre, positionnement confortable, polyvalence du kit cadre
Les – : poids, roues aéro mais lourdes et peu rigides, selle glissante, prix

Cadre : Timemachine 01, tubes Premium Carbon Aerodynamic
Fourche : Premium Carbon Aerodynamic, Hinge Design
Dérailleurs av. et ar. : Shimano Ultegra Di2 6850
Shifters : Shimano Ultegra Di2 Barend
Cassette : Shimano Ultegra 6800 11v. 11/28
Chaîne : Shimano Ultegra 6800
Pédalier : Shimano Ultegra 6800 53/39
Freins : Aero Integrated Design
Roues : Mavic CXR Elite (Mavic Cosmic Pro Carbon Exalith pour la version 2018)
Pneus : Mavic Yksion Pro 700×25
Cintre et Potence intégrés : BMC V-Cockpit
Tige de selle : BMC Aero Post
Selle : Fizik Tritone manganèse
Poids : 9,2 Kg en taille S, sans pédales
Tailles disponibles : S, S-M, M-L et L
Prix public : 8999 € (8499 € pour la version testée)

 

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3 commentaires sur “Test du BMC Timemachine 01 Three”

  1. Bonjour
    J’aime beaucoup votre site , mais hélas , il n y a jamais d’essai de vélo route marque Scott

    Dommage , car je trouve que ce sont de beaux et bons vélos

    je roule en Scott Solace 2017

  2. Bonjour,

    Merci pour l’article, même si il date de 2018, il est super clair.
    J’ai une question , dans la version photo il a sur le tube horizontale supérieur du cadre une petite « butée » . Sur la photo en bas sur fond blanc il ny’a pas cette « butée ». vous etes les suels à avoir mon info please 😉

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