Une fabuleuse semaine dans les traces vertigineuses des Alpes du sud
Malgré le contexte sanitaire très compliqué en cette année, les efforts de toute l’équipe d’organisation de l’Alps Epic ne seront pas vain et le départ sera bel et bien donné avec un énorme soulagement pour tous les participants et les organisateurs qui sont à pied d’œuvre pour tout mettre en place afin que cet incontournable évènement du calendrier français se déroule dans les meilleurs conditions possibles.
Par Fred Ischard – Photos : Alps Epic/Rémi Fabregue
Nous voici donc en ce vendredi 21 août à quelques kilomètres de Briançon, plus précisément à Serre-Chevallier, jolie station de ski qui s’allonge sur une dizaine de kilomètres dans la vallée de la Guisane. Accueil des participants, environ 150 coureurs au départ dans une ambiance détendue. On récupère notre fameux dossard, le fameux maillot officiel Alps Epic et deux sacs qui nous suivront pendant toute cette aventure (un sac départ/arrivée et un sac personnel acheminé lors de chaque transfert par l’organisation). Le traditionnel briefing de course est donné avec toutes les consignes de sécurité en vigueur et les règles Covid indispensables au déroulement de l’épreuve. Le premier repas de course composé de délicieuses salades et d’une incontournable pasta party est très apprécié. Nous disposons ensuite de quelques heures relax jusqu’au départ du prologue donné toutes les 30 secondes à partir de 16h30.
Prologue, station de Serre-Chevallier
Le parcours de ce prologue est long de 11 kilomètres cumulant 500 mètres de dénivelé. Dès le départ, on escalade une longue montée de 4 kilomètres sur une piste à 10%, un replat sur un single technique nous permet de souffler un peu avant de basculer dans un Bike-Park parfaitement dessiné, pas dangereux du tout mais bien poussiéreux rendant la descente piégeuse. Avec le numéro 2, nous serons dans les premiers coureurs à partir sur cet exercice intensif pour boucler ces 11 kilomètres en moins de 45 minutes à la 20e place. Le niveau est assez relevé dans la catégorie solo qui a connu un grand succès même si la formule duo originelle reste toujours plébiscitée. Cette mise en jambes sera amplement suffisante pour bien lancer la course avant d’attaquer les choses sérieuses dès le lendemain dans les somptueux paysages du massif des Cerces.
Étape 1, vallée de la Clarée et massif des Cerces
L’option Pack Bleu nous propose une formule tout inclus avec repas et hébergement collectif. Pour cette première nuit, nous avons bénéficié d’une chambre dans un charmant chalet partagé avec un duo français et un autre portugais. On aura trouvé vraiment chouette durant toute cette semaine cette formule facilitant l’échange et le partage avec des participants de différentes nationalités.
Place maintenant à la 1ère étape de cette 5e édition de l’Alps Epic. Au programme du jour, 63 kilomètres et 2400 mètres de dénivelé qui peuvent faire très peur mais qui nous promet un parcours exceptionnel ! Pas de stress, nous sommes avant tout sur l’Alps Epic pour le plaisir de passer une semaine de partage et de bonne humeur dans un cadre à couper le souffle. On récupère nos vélos parfaitement pris en charge par le staff technique à notre arrivée du prologue, le lavage et le check-up de base des montures de chaque participant étant inclus dans le package inscription, un confort luxueux qui n’est pas fréquemment proposé de base sur les épreuves. La mise en grille est déjà lancée en fonction du classement établi la veille lors du prologue puis c’est parti pour un petit kilomètre d’échauffement dans la station de Chantemerle. Ensuite, on s’attaque à la première ascension du jour longue de 13 kilomètres à 8% de moyenne pour se hisser au col de Buffère. L’allure des coureurs de tête est plutôt vive, désirant lancer les hostilités le plus rapidement possible dans cette première difficulté alors que les pentes excède souvent les 10% lors des premiers kilomètres d’ascension. Un coureur se détache très rapidement en tête de course en la présence du vendéen Pierre Billaud, champion de France XC Marathon 2019 qui se livrera à un véritable cavalier seul lors de cette première étape. On emprunte un tronçon bitumé de la fameuse montée du col du Granon avant de retrouver une belle piste régulière pour ce hisser au col de Buffère à 2450 mètres d’altitude après une bonne heure d’ascension. Place ensuite à la descente pour basculer côté Val de Clarée. Ça engage d’entrée sur un tas de marches et de dalles en pierres dans tous les sens. Quelques arrivées groupées provoqueront de minuscules embouteillages et les coureurs un peu trop impatients se verront aller à la faute sans gravité néanmoins.
Il faut donc prendre ses marques rapidement sur ce terrain parfois un peu hostile, laisser parler ses qualités techniques dès le début de descente où on peut vite tout perdre. Peu à peu, on retrouve rapidement de l’assurance et nous retrouvons dans la haute vallée de la Clarée à hauteur du village de Névache. On emprunte un fabuleux sentier en bord de torrent, nous croisons une jolie cascade et un petit lac naturel rendant grandiose ce décor de carte postale. Un ravito nous permet de refaire le plein d’énergie avant de se lancer sur la deuxième ascension nous menant au col des Rochilles. Après quelques kilomètres sur piste, c’est cette fois un portage de 20 minutes qui nous attend. Savoir porter son vélo fait également partie des qualités requises pour profiter à fond de cette aventure Alps Epic. Ce portage n’est d’ailleurs pas très facile dans un amas de cailloux et de rochers mais le décor est tellement beau qu’on en oublie très vite l’effort. On termine l’ascension par un bon kilomètre de piste roulante et nous voici au col des Rochilles à 2500 mètres d’altitude, nous sommes vraiment en haute montagne sur cet Alps Epic ! Nous entrons au cœur du massage massif des Cerces et basculons dans une courte descente pour rejoindre le fort des Rochilles d’où l’on amorce la 3e montée du jour en direction du col de la Ponsonnière. Sur le profil, les 250 mètres de dénivelé ne paraissent pas impressionnants mais ce sentier emprunté chaque année sur l’Ultra Raid La Meije sera parfois trialisant et exposé au vide en permanence. On trouve sur notre chemin le fabuleux lac des Cerces et ses nombreux blocs de pierres à passer vélo sur le dos puis on aperçoit ce col de la Ponsonnière en haut d’un single à flanc de montagne très exigeant.
Point culminant de cet Alps Epic à 2615 mètres d’altitude, nous atteignons ce col de la Ponsonnière, panorama fantastique à 360 degrés sur ce massif des Cerces. La descente qui suit est parfaitement identique à celle empruntée chaque année sur l’Ultra Raid La Meije, c’est à nouveau bien engagé et technique, très cassant mais tout passe sur le vélo avec un peu de dextérité. Voici le 3e ravito au chalet de l’Alpe du Lauzet, porte d’entrée du fameux sentier du balcon du Roy, il reste 20 kilomètres. Le sentier est à profil montant car il faut tout de même gravir 200 mètres de dénivelé avant de basculer dans la dernière descente jour. On traverse de jolis alpages au milieu d’un troupeau de vaches et c’est parti pour 600 mètres de dénivelé à descendre. Le sentier sera absolument somptueux en zigzaguant par une multitude d’épingles dans une pinède, c’est ludique à souhait, super flowy, on prendra énormément de plaisir ! Voici le village de Monêtier les bains, nous retrouvons la vallée de la Guisane que nous suivrons pour se laisser gentiment glisser jusque la ligne d’arrivée, pas mal de coureurs seront néanmoins victimes de crevaisons sur ce final, il faut rester lucide jusque dans les derniers mètres.
On franchit la ligne d’arrivée de cette première étape en 4h30 à la 12e place du scratch et 3e duo sur ce parcours mettant parfaitement en avant nos qualités de marathoniens. Au classement général, le vendéen Pierre Billaud mène la danse devant le tourangeau Sébastien Pelé et le marathonien du VC Laissac Théo Charnay. Cette première étape était juste absolument fantastique, l’équipe Alps Epic a mis la barre très haut avec ce fabuleux parcours d’entrée de jeu et nous avons hâte d’aller découvrir ce que l’on nous réserve lors de la 2e étape entre Serre-Chevalier et Puy St Vincent.
Étape 2, massifs de Pelvoux, parc des Écrins
Place à la seconde étape de l’Alps Epic, troisième jour de course avec le prologue. Cette fois on quitte la station de Serre-Chevalier pour se rendre à Puy St Vincent un peu plus au sud. On quitte définitivement notre charmant chalet de Chantemerle, on laisse nos bagages à l’organisation qui prends le soin de les transférer puis on récupère nos montures propres et en parfait état. Lorsque l’on participe à l’Alps Epic, on ne se préoccupe absolument de rien d’autre que de pédaler et de profiter de moments uniques. Le programme de cette journée est encore un peu plus corsé que la veille, 59 kilomètres à parcourir et 2600 mètres de dénivelé, pas de quoi faire rire niveau dénivelé et on peut comprendre que ça puisse faire frémir certains participants même si en montagne le dénivelé s’accumule très rapidement ! Il est 8h45, on s’élance directement sur une très longue ascension, pas moins de 17 kilomètres et 1300 mètres de dénivelé à gravir soit quasiment l’ascension la plus longue de la semaine ! On emprunte tout d’abord ni plus ni moins que la montée du prologue en guise d’échauffement avant de poursuivre l’ascension pour rejoindre le sommet du domaine skiable de Serre-Che.
Les 10 premiers kilomètres se montent sur une piste verte de ski plutôt régulière et agréable, du coup ça roule à nouveau relativement vite dans le groupe de tête, pas de place à la distraction, les organismes n’étant pas encore assez fatigués par les efforts de la veille. On se retrouve assez rapidement au premier palier des télésièges du domaine de Serre-Chevalier à déjà quasi 2300 mètres d’altitude. Les pentes qui suivent sont affreuses, parfois supérieures à 20%, c’est très raide pour parvenir au pied du télésiège de l’Eychauda, premier sommet du jour à 2400 mètres d’altitude. On bascule sur une courte descente sur piste très rapide du domaine skiable puis sur un single dans les alpages qui réclame beaucoup d’énergie et après quelques derniers raidillons très pentus pour parvenir cette fois au point culminant du jour à 2570 mètres d’altitude après 1h35 de course, il faudra plus de 2 heures d’efforts pour bon nombre de coureurs avant de pouvoir basculer sur la première longue descente du jour. Avant de basculer, on profite d’un magnifique sentier sur une crête avec une vue fabuleuse avant de s’attaquer à une très longue descente de 10 bornes. Cette descente est très belle et reste technique, néanmoins moins engagée que celles engagées de la veille mais il faut rester vigilant face aux nombreux cailloux et au précipice vertigineux obligeant les moins téméraires à poser pied pour négocier les épingles les plus serrées.
Après une petite demi-heure de descente, le premier ravito du jour après 25 kilomètres de course est le bienvenu car si la principale difficulté de la journée est derrière nous, il reste encore un peu plus de 1000 mètres de dénivelé à gravir. On poursuit la descente vers la vallée de Pelvoux sur un joli single sous les pins. On enchaîne par une succession de singles et de traces en balcon très agréables à rouler mais également très exigeantes par moments en enchaînant descentes techniques et raidards pentus, bref un profil très casse pattes réclamant beaucoup d’énergie. Combiné à l’imposante chaleur c’est probablement une des sections les plus difficiles de cette édition de l’Alps Epic. Voici enfin l’entrée du village des Vigneaux, on attaque maintenant une montée de 4 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé dont la première moitié s’escalade sur une piste en plein soleil. On retrouve l’ombre d’une pinède pour la fin d’ascension mais c’est un bon quart d’heure de portage qui nous attend. Passé le sommet, on bascule sur une belle descente bien exposée au vide, la plus chouette section d’une nouvelle journée magique.
Nous sommes de retour au village des Vigneaux pour une section plus roulante sur les rives du vallon de la Gyronde où l’on peut récupérer un peu avant de s’attaquer à la montée finale sur une piste facile dans la forêt car il reste 300m de dénivelé à gravir. Au sommet, il reste 2 kilomètres où l’on profite d’un petit Bike-Park pour venir couper la ligne d’arrivée située dans un des nombreux hameaux de la station de Puy St Vincent.
On bouclera ces 59 kilomètres en 4h40 à la 19e place scratch, 6e équipe du jour. Cette étape qui paraissait sur le profil moins exigeante que la veille l’aura été tout autant sur un terrain et un profil bien différent mais plus casse-pattes. Les coureurs terminent très fatigués cette surprenante étape mais on notera assez peu de casse matérielle, juste quelques chutes sans conséquences. On se sent vraiment bien sur cet Alps Epic. Les participants de la formule Week-End en ont terminé alors que pour tous les autres, c’est encore 3 magnifiques étapes qui les attendent. L’aventure continue donc avec en guise de 3e étape, une boucle de 50 kilomètres autour de Puy St Vincent et des nombreuses forêts de mélèzes aux alentours, il va y’avoir de quoi faire !
Étape 3, autour de Puy St Vincent
Puy St Vincent, petite station des Hautes Alpes nous accueille donc pour une 3e étape sous forme d’une boucle longue de 49km cumulant 2400 mètres de dénivelé. On quitte le très chouette hôtel de l’Aiglière qui a accueilli la grande majorité des participants, une navette mise en place par l’organisation nous permet de rejoindre le départ sans difficultés puis on récupère nos vélos toujours aussi bien bichonnés par l’assistance technique de la course, d’ailleurs on m’aura refait le jeu de direction qui retrouvera une seconde jeunesse.
Le soleil est à nouveau présent, excellente ambiance qui promet une super journée sur l’étape la plus ludique de la semaine. Allez c’est parti pour un nouveau départ avec cette fois en guise de mise en jambes une ascension de 7 kilomètres pour monter 600 mètres de dénivelé, très largement suffisant pour étirer la petite centaine de coureurs au départ. Ça part au train, seul l’ inarrêtable Pierre Billaud parviendra à suivre la voiture de neutralisation. Le début de montée sur route permet de s’échauffer correctement avant de retrouver une piste et après 4km puis un single pour terminer cette première difficulté. Quelques franchissements techniques puis on atteint ce fameux premier sommet avant de basculer sur une descente particulièrement vertigineuse, on va dévaler 700 mètres de dénivelé en seulement 3 petits kilomètres ! Le single est très raide, serpente par une multitude de lacets sans aucun grip ni adhérence, c’est tout en glisse et c’est franchement très technique, autant dire que les freins chauffent !
En bas, aucun répit et on attaque la montée suivante longue de 10 bornes avec 800 mètres de dénivelé à gravir. Heureusement, un ravito est mis en place en début d’ascension car on boit beaucoup, hydratation maximale avec la chaleur et la fatigue qui s’accumule. Cette ascension n’est pas très difficile sur une belle piste roulante aux pentes régulières bien à l’ombre des mélèzes. Nous sommes à 2000 mètres d’altitude lorsque nous basculons dans notre 2e descente du jour sur un single très ludique en pleine forêt, c’est tout plein d’enchainements d’épingles dur un sol jonché de racines pas trop dangereuses. En bas on retrouve les coureurs qui s’attaquent à l’ascension précédente car nous avons fait une boucle…dans la boucle. La 3e ascension se présente alors devant nous, la plus longue du jour avec ses 13 kilomètres et 800 mètres de dénivelé. La majeure partie se fait à nouveau sur une belle piste parfois bétonnée jusqu’au 2e ravito de la journée qui sera particulièrement apprécié. Lors de cette montée, nous retrouvons les participants de la formule rando qui étaient exempt de la boucle précédente. On reprend le cours de notre montée, encore 5 kilomètres et 300 mètres de dénivelé à grimper. Cette fois, les pentes sont plus sévères et on se retrouve sur les pistes du domaine skiable de Puy St Vincent que l’on quittera rapidement pour retrouver du single exigeant pour boucler.
Nous voici au milieu de remontées mécaniques, on emprunte un joli single en balcon sous les arbres, pas trop de panoramas pour aujourd’hui mais de magnifiques forêts de sapins. Maintenant, place au morceau de bravoure de la journée, la plus longue descente de la semaine soit quasi 1000 mètres de dénivelé à dévaler. La première partie sera très étroite sur un single exposé au vide, pas mal de franchissements et de passages difficiles, la prudence est de mise pour ne pas partir à la faute. Ensuite, un long pierrier nous attend pour aller chercher la 2e partie de descente qui sera juste un véritable moment de bonheur ! Un single très ludique tout plein d’épingles en forêt, des racines dans tous les sens et plein de changements de rythme, parfois lent et parfois plus rapide, c’est du pilotage dans toute sa splendeur sans aucun gros danger, très probablement la plus belle descente de la semaine !
Nous voici tout en bas à 1100 mètres d’altitude, il nous faut encore remonter 200 mètres de dénivelé sur un chemin de GR bien raide et plein de cailloux, un final bien difficile qui va paraître bien long pour l’ensemble des coureurs mais on retrouve l’entrée du village de Puy St Vincent, dernier kilomètre sur bitume et voici la ligne d’arrivée que l’on franchira en à peine moins de 4 heures. Les participants de la formule Week-End ayant quitté l’aventure, bon nombre de places sont gagnées « gratuitement » et nous terminerons l’étape à la 15e place scratch de l’étape. Le classement ne change pas, c’est toujours le vendéen Pierre Billaud – malgré une belle chute sur cette étape – qui mène le bal devant Sébastien Pelé et Théo Charnay. Cette étape sera finalement la plus « facile » et agréable à rouler jusqu’à présent sur un parcours qui déroulait un peu mieux et qui permettait de récupérer un peu de la très exigeante étape précédente avant de poursuivre notre aventure en direction du Queyras.
Étape 4, entrée dans le Queyras
On quitte cette fois la station de Puy St Vincent pour une étape de liaison longue de 56 kilomètres pour entrer dans le Queyras avec à nouveau 2600 mètres de dénivelé, un parcours que l’on nous promet très difficile. A nouveau une chaude ambiance au départ puis on se lance sur une montée courte de 3 kilomètres mais avec des organismes déjà bien fatigués, ça suffit à étirer le peloton avant de basculer dans une jolie descente sur un sentier technique mais peu engagé en alternant sections rapides et épingles à négocier. On enchaîne ensuite sur un petit sentier en balcon avec deux jolies grimpettes courtes mais pentues avant de plonger sur l’Argentière et la vallée de la Durance. Le parcours nous fait ensuite visiter cette vallée en empruntant quelques tronçons roulants mais également un joli sentier en balcon agréable. Nous voici maintenant au village de La Roche de Rame où se trouve le premier ravito du jour et il sera important car ensuite on s’attaque à LA grosse difficulté du jour, 20 kilomètres d’ascension et 1300 mètres de dénivelé d’un coup à gravir, de quoi calmer les ardeurs !
C’est parti pour un long moment de pédalage et il vaut mieux trouver un rythme régulier permettant d’absorber le dénivelé sans se brûler les ailes. L’ascension est entrecoupée de deux petits replats qui permettent de récupérer un peu puis on sort des grandes forêts de sapins quelques kilomètres avant le sommet que l’on atteint après 1h45 d’efforts, certains coureurs passeront près de 3 heures sur cette montée ! Autant dire que le ravito placé au sommet, tout près du lac du Lauzet sera salvateur. Nous sommes à 2200 mètres d’altitude, on entre dans le Queyras et ça se voit, enfin ça se ressent car c’est royalement beau ! Les 13 kilomètres suivants présentent un profil très casse pattes uniquement sur du sentier de montagne. On arrive au pied de l’alpage du col Garnier que l’on monte en poussant le vélo durant une petite dizaine de minutes, des efforts non vain car c’est vraiment très beau. Au sommet, nous passons le point culminant du jour à 2350 mètres d’altitude. Ensuite, direction les chalets de Furfande où l’on enchaîne de jolis sentiers et fort heureusement, on nous épargne la montée au col de Furfande et on poursuit en descente en enchaînant de superbes singles de montagne pour retrouver un sentier à flanc de montagne, probablement le meilleur moment de la semaine, c’est juste une section fantastique à rouler ! Et c’est reparti pour une descente dans des lauzes, il faut faire très attention à ne pas y découper un pneu, chose qui sera fatale pour nous mais pas irrémédiable car il ne faut jamais partir sur l’Alps Epic sans son matériel de secours. On plonge dans la dernière descente plutôt rapide pour se retrouver à l’entrée du village d’Arvieux mais il reste encore 3 kilomètres et 150 mètres de dénivelé pour rejoindre le hameau de La Chalp où sera jugé l’arrivée du jour. Il nous faudra à peine plus de 4h35 de course pour boucler ces 56 kilomètres à la 15e place scratch malgré notre infortune. Il ne reste plus qu’une étape et un sentiment de tristesse de fin d’épreuve se ressent car on passe tellement de bons moments que l’on ne voudrait pas que ça s’arrête, il va donc falloir profiter un maximum de la dernière étape que l’on nous propose, l’étape reine pour finir en beauté !
Étape 5, mini tour du Queyras
L’étape finale tant attendue mais redoutée par tout le monde et à juste titre car on nous propose une très jolie boucle longue de 56 kilomètres cumulant 2800 mètres de dénivelé. Bon, autant dire qu’il faudra encore de l’énergie pour venir à bout de cet Alps Epic.
Cette nuit, on a eu la grande chance pour notre dernier bivouac d’être hébergé en pleine nature au camping de l’Izoard dans de chics Tipis équipés avec terrasse, hamac, vrais lits, petit poêle à bois et tout ça au milieu des pins et en pleine montagne ! Le réveil est bien matinal car le départ est décalé d’une heure par rapport aux autres jours du fait de la difficulté de l’étape. Je récupère ma monture munie d’un pneu arrière tout neuf et de plaquettes neuves, c’est le top cette assistance technique (il faut toutefois fournir ou payer les pièces de rechange, ça va de soi). Départ donné à 8 heures et cette fois et on monte d’entrée une bosse de 250 mètres de dénivelé en guise de hors d’œuvre et ça roule à nouveau bien vite, mettons ça sur le compte de la fraîcheur matinale avec seulement 10 petits degrés au thermomètre. Nous voici très rapidement à 1900 mètres d’altitude au bord du lac de Roue, c’est très joli en plein cœur d’une forêt mais pas le temps de contempler le lac à notre gauche car le peloton de tête est encore bien groupé avant d’aborder la première descente du jour où ça bataille sévère pour passer devant et ne pas subir la descente. Celle-ci n’est pas très compliquée mais peut s’avérer piégeuse, il faut laisser aller le vélo et bien piloter entre les racines, les dalles en pierre et les épingles, heureusement le grip est très bon permettant aux meilleurs de tout passer sur le vélo. Nous voici 500 mètres plus bas dans le vallon très encaissé du Guil au pied du fameux Château Queyras et on attaque notre deuxième ascension du jour, la montée vers le sommet Bucher, une ascension de 10 kilomètres sur une piste très régulière permettant à chacun d’adopter son rythme sans trop lâcher d’énergie. Il nous faudra un peu moins d’une heure pour atteindre ce sommet à 2100 mètres d’altitude. Un single nous amène ensuite quelques mètres plus haut au col des Près Fromage puis on bascule sur une belle descente vers Molines en Queyras, super petit single avec des enfilades de petits virages à enchaîner le plus rapidement possible, c’est très amusant. Place au sentier en balcon de la Combe de Garabel où l’on retrouve de sacrés raidards à plus de 13% qui permettent à un des deux belges de s’échapper juste avant de plonger sur Chateau-Ville-Vieille par des chemins un peu moins intéressants à rouler mais nous permettant d’éviter une zone beaucoup trop casse-pattes.
Au village, déjà 25 kilomètres de course et chacun profite du ravito installé car ensuite c’est un mur de 300 mètres à 16% qui nous attend avant d’enchaîner par 10 kilomètres d’escalade pour monter aux bergeries de Peas. La première partie sur une très jolie route en lacets avec vue sur le château Queyras laisse place à une piste relativement roulante où l’on retrouve la fraîcheur d’un torrent et l’ombre d’une falaise car il commence à faire très chaud. Les bergeries sont en vue, c’est vraiment magnifique mais la montée n’est pas terminée pour autant, il reste encore 200 mètres de dénivelé pour rejoindre le balcon de Peas car on ne montera pas jusqu’au col. Notre sommet est situé à 2300 mètres d’altitude et il nous aura fallu quasi 1h30 pour y parvenir. En guise de récompense, superbe sentier nous attend et c’est parti pour un gros quart d’heure de bonheur dans un décor de rêve, la trace est amusante et super chouette à rouler puis la descente sur le village de Souliers s’effectue en forêt avec de nombreuses épingles à en donner le tournis.
Voici le village de Souliers et le dernier ravito de la journée, il reste encore 11 kilomètres mais une ultime montée de 4 kilomètres se présente devant nous , je décide donc de faire remplir un demi bidon et c’est reparti pour la dernière ascension longue de 4km dont la 2e moitié sur single à 18% de pente que peu de coureurs parviendront à gravir sur le vélo. Le dernier sommet de cet Alps Epic sera donc ce col du Tronchet qui se mérite, quelques instants pour profiter de ces instants de bonheur et c’est parti pour une folle descente finale avec à nouveau un super single pas trop engagé. Nous passons le hameau de Brunissard situé juste au pied des lacets du col de l’Izoard, il ne nous reste que 3 kilomètres. Évidemment, il serait trop simple de rentrer par la route, on emprunte un très joli sentier ludique qui permet profiter des derniers hectomètres restant. Dernière petite rampe et voici la ligne d’arrivée finale franchie à la 12e place scratch et à la 4e place en duo après 4h30 de course. Au final, cette étape ne s’avèrera guère plus difficile que les précédentes malgré un dénivelé total qui paraissait impressionnant. Les organisateurs nous auront fait profiter d’une magnifique étape en plein cœur du Queyras avec de belles montées roulantes et des descentes sur des singles ludiques pas trop cassants, juste la recette parfaite pour boucler cet Alps Epic sous le soleil du Queyras.
Allez, place à la récupération avec un dernier massage gentiment proposé par toute l’équipe du service « massages » car ceci est également un service inclus dans l’inscription et proposé chaque jour sur l’Alps Epic, c’est également un luxe que bien peu d’épreuves propose spontanément sans supplément. Et puis l’Alps Epic ne pourrait se clôturer sans la traditionnelle soirée de clôture se déroulant cette fois dans le magnifique cadre du camping de l’Izoard avec grillades, concert en plein air afin de partager ces grands moments vécus avec les participants et toutes les équipes qui ont contribué au bon déroulement de cette fantastique aventure ! Que ça fait du bien dans ce contexte si particulier… On ne peut qu’applaudir et remercier toute l’équipe, enfin toute la famille Alps Epic Event car il subsiste une authentique proximité entre tous les organisateurs et les participants, c’est ce qui fait également le grand charme de l’événement. Bref, c’était juste grandiose !
Nous tenons donc à remercier l’ensemble des bénévoles qui ont œuvré pour que l’épreuve se déroule dans les meilleurs conditions possibles, Rémi Fabrègue (Agence Kros) pour les magnifiques images prises avec grand talent dans ces paysages de rêve, Phil l’animateur toujours présent pour mettre l’ambiance et motiver les participants, l’équipe de l’auberge Nomade pour les excellents repas d’après course, l’équipe Massage Events toujours aux petits soins pour chaque concurrent, l’équipe de service technique pour la remise en état et les soins apportés chaque jour sur chaque vélo, et surtout la cheville ouvrière de cet évènement avec Laurent Foissac, Guillaume Boinet, Sébastien Aubert et Baptiste Gauthier sans qui rien ne serait rendu possible sur cet unique événement.
Rendez-vous du 18 au 23 juin 2021 pour la 6e édition. N’hésitez pas à venir relever le défi et découvrir ces magnifiques paysages haut alpins, une aventure hors norme que vous ne serez pas prêt d’oublier !
Infos : www.alpsepic.com
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