Essai longue durée : Groupe SRAM RIVAL 22 Hydro R Disc

Fiabilité et accessibilité

Plus d’un an et demi de test en toutes conditions pour ce groupe 2×11 vitesses milieu de gamme offrant de nombreuses options en termes de choix de transmission et de freinage. Installé sur une machine ultra-polyvalente (Genesis Croix de Fer), cet ensemble SRAM RIVAL 22 HRD n’a pas failli, verdict après plusieurs milliers de kilomètres sur routes et chemins. 

Juin 2014, l’équipementier américain présente le nouveau SRAM RIVAL 22 et ses différentes déclinaisons, principalement côté freinage avec 3 choix : freins classiques à patins sur jante, freins hydrauliques sur jante, freins à disques hydrauliques. C’est ce dernier qui a été choisi par la rédaction pour un essai longue durée permettant d’évaluer de nombreux points, l’efficacité et la fiabilité notamment.

Un peu d’histoire

Hormis si l’on considère les poignées rotatives GripShift, premier produit de la marque sorti en 1988, à destination des vélos route équipés de prolongateurs (c.l.m et triathlon majoritairement) avant de basculer complètement vers le VTT en 1991, c’est au printemps 2006 lors de la Sea Otter Classic que SRAM déboule sur le marché de la route pour la première fois. 2 groupes, le Force et le Rival, tous deux en 2×10 vitesses, sont alors présentés.
Mais il faut également se rappeler des groupes Sachs Rival du siècle dernier, dont les premiers composants apparurent au tout début des années 80 pour évoluer au fil du temps jusqu’à la fin des années 90. C’est alors que SRAM se porte acquéreur de Sachs, en 1997, bénéficiant ainsi de toute l’ingénierie et des méthodes de production de l’entreprise allemande. SRAM profite encore à ce jour de cette expertise européenne avec une grosse antenne toujours implantée en Allemagne. Le groupe SRAM Rival existe depuis dix ans mais ses origines remontent donc plus loin et représente une certaine forme de symbole historique de la marque américaine.

Transmission

La gamme de braquets est très étendue puisque l’on a le choix entre des couples de plateaux 52/36, 50/34 et 46/36 dents, combinés à des cassettes 11/26, 11/28, 11/32 dents.

11-26 dents : 11,12,13,14,15,16,17,19,21,23,26
11-28 dents : 11,12,13,14,15,16,17,19,22,25,28
11-32 dents : 11,12,13,14,15,17,19,22,25,28,32

La cassette PG1130 (que l’on trouve également sur le nouveau Apex 1 en dentures plus importantes, voir SRAM 2017 : Groupe Apex 1 ) est le premier prix 11 vitesses chez Sram (67 € en 2016). Pignons acier sur étoile aluminium pour les 3 plus grands.

Du côté du pédalier, si ses ainés Force et Red utilisent le carbone pour les manivelles, on est ici sur de l’aluminium forgé, la face interne des manivelles est évidée. L’étoile aluminium est démontable, l’entraxe des plateaux est de 110 mm (fixation 5 branches) quelles que soient les dentures. L’axe GXP est en acier tandis que sa version BB30 utilise de l’aluminium. On remarque la décoration soignée avec graphismes dégradés Silver sur les manivelles et le grand plateau, détails que l’on trouve également sur les poignées et le dérailleur arrière. On aime ou on aime pas, toujours est-il que ça dynamise un ensemble noir sobre. Vaste choix de longueurs de manivelles, 165, 170, 172,5, 175 ou 177,5 mm.
Belle fabrication des plateaux, en aluminium usiné, le grand étant travaillé pour gagner du poids sans compromettre la rigidité.

Chaîne PC1130, pas d’axes creux à ce niveau de prix (25 €), on bénéficie toujours de l’attache PowerLock facilitant la mise en place.

Côté dérailleurs, de belles évolutions par rapport à l’ancien Rival 10 vitesses, la plus intéressante étant l’adoption du dérailleur avant type «Yaw», c’est à dire cette fourchette pivotante quand on passe d’un plateau à l’autre, permettant ainsi de supprimer le cran intermédiaire du passé puisque l’avantage du système est d’éviter que la chaîne ne frotte quelle que soit sa position sur la cassette. Un confort à l’usage bien appréciable puisque l’on a plus à se soucier de rectifier la position du dérailleur avant lorsque l’on croise. Sram fournit avec son dérailleur avant l’habituelle petite patte anti-déraillement se fixant astucieusement sur la vis de fixation.

Deux longueurs de chape à l’arrière, courte ou moyenne WiFLi. La courte permet d’utiliser des cassettes jusqu’à 11/28 dents, la longue jusque 11/32.

Poignées et freinage

Beaucoup de changement, à commencer par la possibilité de choisir entre trois systèmes de freinage :
– étriers classiques à patins sur jante, tirage par câbles
– étriers hydraulique à patins sur jante
– étriers à disques

C’est cette dernière version citée que nous avons mis à rude épreuve durant cette longue période de test, le freinage à disques étant particulièrement intéressant pour des utilisations « élargies » bien plus vastes que les sorties sur route typées entrainement/course uniquement, ce qui colle très bien à ce groupe « populaire ».

On retrouve évidement le système de changement de vitesses DoubleTap propre à la marque avec la petite vis à empreinte Allen permettant de régler la garde du palet (son écartement par rapport au levier de frein). Ajustement de la garde par clé Allen de 2.5 mm également pour les leviers de freins, facilement accessible par le dessous (sans à avoir à retrousser la cocotte) et avec une large plage de réglage pour convenir à toutes les tailles de mains. Si le levier de frein était en carbone sur la précédente version du Rival en 10 vitesses, il est en aluminium sur le 11 vitesses actuel. Le réservoir est situé au dessus du levier, à l’identique des autres niveaux de gamme (Force, Red…), formant une excroissance assez importante qui avait fait causer lors de sa sortie il y’a quelques années.

Côté étrier, commun à tous les groupes SRAM route freinage à disque (sauf Red eTap HRD), ensemble en aluminium forgé renfermant 2 pistons de 18 mm de diamètre. Connexion « Connectamajic » de la durite autorisant plusieurs montages/démontages sans qu’il soit nécessaire de purger le circuit hydraulique, pratique si vous vous retrouvez dans le cas d’un montage de vélo à passage interne des durites.

Quel que soit le niveau de gamme, le design de ces ensembles poignées/étriers/circuit est identique entre les groupes, on a donc un système unique qualitatif y compris sur des produits plus accessibles tels que le Rival. Selon le niveau de gamme, les différences se situent au niveau de la finition (leviers aluminium ou carbone, visserie inox ou titane…).

Les disques « CenterLine » sont ceux que l’on retrouve sur pas mal de systèmes VTT de la marque américaine. Deux diamètres au choix, 160 mm plutôt pour une utilisation route, 140 mm pour une utilisation cyclocross. On voit quelques constructeurs mixer les diamètres (comme ça se fait en VTT) en montant d’origine un 160 mm à l’avant et un 140 mm à l’arrière.

Bilan

Plus d’un an et demi d’utilisation dont deux hivers, en utilisation très variée selon les périodes et les envies. De la route avec des sorties à allure modérée et d’autres plus toniques à l’entrainement, de la découverte avec un peu de Touring en famille sur routes champêtres et pistes Gravel, du déplacement urbain rapide, un paquet de kilomètres en mode Gravel et un soupçon de cyclocross (même si les braquets n’étaient pas adaptés).

Environ 10000 km, peu pour un vélo et pour juger complètement de la durabilité des composants mais tout de même suffisant pour affirmer que ce groupe SRAM Rival 22 HydroR Disc n’a pas à rougir face à ses ainés en termes de fiabilité, l’ensemble ayant été exemplaire durant toute cette période de test, un peu trop souvent avec des conditions météo bien humides, particulièrement durant le premier semestre 2016.


La transmission, 52/36 – 11/26 dents en ce qui nous concerne ici, s’est montrée intraitable, on retrouve le « feeling » habituel d’un système SRAM, des crans marqués et cette façon de « claquer » au changement de rapport. C’est net et sec, les fans du DoubleTap ne seront pas déçus. Le dérailleur WiFLi installé ici permet d’installer une cassette 11/28 ou 11/32 sans souci. Côté pédalier, on obtient pas le même niveau de rigidité des produits de gamme supérieure à manivelles carbone mais on reste tout de même sur un très bon résultat, les manivelles sont massives et les plateaux en aluminium de fabrication très soignée (notamment l’anodisation à peine marquée à l’issue de ce test) restent bien en ligne à pleine charge. Passer du 52 au 36 et vice versa est très simple, rapide précis et très intuitif grâce à la technologie Yaw, qui nécessite cependant un réglage pointu du dérailleur avant pour en tirer tous les bénéfices.

Un changement de chaîne au sortir de l’hiver après l’avoir copieusement maculée, si la PC1130 se montre robuste et fonctionnelle en toutes conditions, elle devient cependant assez rapidement bruyante et on y perd un peu en rapidité lors des changements de vitesse. Pas une surprise, c’est là que se situe la différence entre une chaîne haut de gamme plus onéreuse et une bon marché avec des traitements et une finition différente. Le mieux reste de changer régulièrement sa chaîne, de manière à conserver précision et durabilité de la transmission qui pourra au final dépasser largement les 20000 km, un minimum pouvant croitre selon l’usage.


Côté freins, on a usé de la plaquette mais aucune purge ne fut nécessaire, plutôt un bon point sur ce groupe s’adressant à des pratiquants pas forcément bricoleurs et préférant largement passer du temps sur leur machine que de s’occuper à faire réaliser l’entretien chez un spécialiste. Tout d’abord en disques de 140 mm pour de premières virées Gravel, la majeure partie du test s’est faite en 160 mm, plus appréciables (du moins à l’avant) pour notre pratique. Pas de montagne pour juger leur comportement en descente de col mais les sorties familiales Touring avec la remorque et son chargement (enfant, tente, nourriture, draisienne) formant un ensemble roulant de 100 à 120 kilos selon les fois, nous ont permis d’évaluer précisément le comportement de ces freins face à la chaleur dégagée par le disque dans la pente où l’on doit constamment ralentir.

Des descentes d’un kilomètre sur lesquelles on a volontairement utilisé constamment que le frein avant pour chauffer très rapidement le système, où l’on note une très légère baisse d’efficacité une fois l’ensemble bien chaud (disque, plaquettes, étrier, liquide de frein) mais cela reste très efficace et surtout aisé à contrôler. Durant cette longue période de test, nous avons d’ailleurs apprécié la modularité, entendez le bon équilibre entre facilité de dosage et puissance de l’ensemble. Ne pas hésiter à changer les plaquettes bien avant leur usure totale pour conserver cette bonne efficacité du système de freinage, leur seconde partie de vie offrant moins de mordant.

On note aussi un écartement d’origine faible de celles-ci, le réglage de l’étrier doit être très précis et les vélos équipés d’axes de roues traversants seront les mieux lotis pour éviter les bruits parasite de plaquettes qui frottent en courbe ou à la relance. Sur notre châssis acier à moyeux à blocages rapides classiques, ce fut le cas et l’on a déjà constaté ce phénomène sur plusieurs vélos essayés par la rédaction quel que soit le matériau employé pour la construction du cadre et quelle que soit la marque de freins. Même si les axes traversants permettent de solutionner très souvent le problème, des étriers avec plaquettes plus éloignées du disque ne seraient pas plus mal. Pas gênant cependant en utilisation Gravel, cyclocross, là où l’utilisation de systèmes de freinage à disques se justifient le plus, les bruits devenant quasi imperceptibles. Bon comportement – évidement – en conditions humides où un faible laps de temps (le temps que le disque « s’essuie ») reste nécessaire pour obtenir la pleine puissance du système.

Le meilleur pour la fin, les poignées, imposantes mais tellement agréables à l’usage grâce à un calage supplémentaire bienvenu sur les chemins ! Habitués à nos cocottes classiques sur notre cyclocross/Gravel précédent, on ne ressentait pas réellement de manque à ce ce niveau mais le fait d’avoir cette hauteur importante permet de se sentir en pleine confiance, y compris sur la route, où l’on peut dans certains cas s’assouplir d’avantage au niveau des mains sans craindre de glisser. Et l’on peut même profiter d’une zone d’appui supplémentaire pour optimiser sa position aéro par exemple. Les cocottes sont très agréables au toucher et de bonne facture, résistantes et offrant une bonne tenue.

Conclusion

Si le SRAM Rival se montre moins exotique et racé que ses ainés Force et Red, avec notamment une absence totale de carbone sur l’ensemble des composants, son niveau de fonctionnement global assez proche ravira les pratiquants moins regardant sur le poids et ayant un budget non extensible. C’est un groupe que l’on trouve sur des vélos dont les prix publics oscillent autour des 2000 Euros, route ou Gravel généralement, la majorité des cyclocross utilisant la version mono-plateau 1×11 vitesses, un niveau de gamme accessible si l’on recherche une machine bien sportive pour parcourir des milliers de kilomètres avec du matériel de qualité. Le groupe SRAM Rival est un « bon à tout faire », sa large polyvalence grâce à un choix de braquets étendu et une construction robuste permettra de l’installer sur des vélos où le plaisir de rouler prime sur les objectifs de compétition, même si l’on pourra toujours évidement l’utiliser pour cela.

GROUPE SRAM RIVAL 22 HydroR DISC

Dérailleur arrière : 74 € – 180g en chape courte, 191g en chape moyenne WiFLi
Dérailleur avant : 39 € – 79g + 10g l’anti-déraillement
Cassette PG1130 : 67 à 74 € – 260g (11/26 dents), 271g (11/28), 310g (11/32)
Chaine PC1130 : 25 € – 259g
Pédalier : 175  à 196 €
844g en axe GXP sans boitier, plateaux 50/34 dents, 857g en 52/36
860g en axe BB30 sans boitier, plateaux 50/34 dents, 873g en 52/36
Poignées + étriers + disques : à partir de 832 € – 986g
Disques séparés : à partir de 46 € – 88g en diamètre 140mm, 112g diamètre 160mm

Voir aussi : 

Test longue durée SRAM Force 22 HydroR
–  SRAM RED eTAP, premier roulage !
Test du groupe SRAM Force 1

Contact : www.sram.com


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2 commentaires sur “Essai longue durée : Groupe SRAM RIVAL 22 Hydro R Disc”

  1. Un bel essai bien précis . BRAVO !
    Et , bien sûr, meilleurs voeux pour 2017 à toute votre vaillante équipe .
    Vive le vélo, la bicyclette , la draisienne . . . Tout ce qui roule avec des jambes !

  2. Déçu par la fiabilité d’un pédalier Sram Force carbone où l’insert de la manivelle s’est endommagé, j’ai trouvé cet article fort intéressant et me conduise à m’orienter sur de l’aluminium qui à mon sens présente une meilleure résistance à un usage longue randonnée.
    Merci 😉

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