Entrainement : Mieux descendre sur route

Comment bien descendre sur route ? 

Pour être un bon montagnard, il faut savoir grimper, mais aussi être relativement à l’aise en descente. Bien descendre est une question de maîtrise et d’assurance, de confiance en soi et en son matériel. Voici quelques conseils pour améliorer votre freinage et vos trajectoires.

Les descentes de cols ou autres pentes négatives peuvent être un vrai problème pour certains cyclistes sur route. Peut-être vous contentez-vous d’arriver en bas en entier. Mais pour que la randonnée ne se transforme pas en chemin de croix, ou pour garder le contact avec le peloton, il faut prendre de la vitesse, se lâcher tout en gardant une marge de sécurité suffisante pour ne pas prendre de risques excessifs. Vous pouvez être paralysé rien qu’à l’idée de prendre de l’angle dans un virage, de freiner, ou de prendre de la vitesse en ligne droite. La crispation est souvent la première cause des chutes. Tout est question de maîtrise technique, et de confiance.

Ne pas se laisser glisser

De nombreux cyclistes inexpérimentés se laissent glisser passivement dans une descente, les fesses sur la selle et en roue libre. En descendant doucement, l’esprit se laisse aller. Le temps de réaction en cas de problème est plus long. Vous manquez d’attention. Vous vous refroidissez. Une descente passive modifie les points d’appui sur le vélo et augmente les secousses dans tout le haut du corps. Même si la musculature est quasiment au repos pendant la descente, la fatigue s’accumule et vous avez les jambes coupées pour le col suivant. Au contraire, en vous concentrant sur le pilotage, ça passe plus vite, vous gagnez du temps et vous vous sentez plus en jambes pour la montée suivante.

Freiner au bon moment

Descendre activement, ça veut dire pédaler avec le braquet adéquat, ou alors être en position de recherche de vitesse : en équilibre sur les deux manivelles à l’horizontal avec les fesses légèrement relevées, les genoux serrés sur le cadre, le dos aplati et les mains au creux du cintre. Et surtout pas avec les mains aux cocottes ! La position des fesses permet d’amortir les chocs. Il n’est pas nécessaire de disposer d’un énorme braquet en montagne, la pente étant suffisamment forte pour aller vite en prenant une position aérodynamique. Les virages serrés et les courtes lignes droites imposent de gros freinages et de fréquentes relances qui s’effectuent sur des braquets raisonnables. Cette attitude active permet de rester concentré et permet de rester maître de sa vitesse. Il ne faut pas freiner en permanence. Il suffit de relever un peu le buste pour se ralentir. Par principe, il faut utiliser les deux freins en même temps, en dosant toutefois la pression pour éviter de bloquer une roue. Le frein arrière sert à maîtriser la vitesse, le frein avant est plus puissant. Lorsque vous freinez plus fort de l’avant, décalez votre centre de gravité vers l’arrière, pour que les deux roues conservent le contact avec le sol. Le freinage s’effectue avant la courbe, lorsque les deux roues sont en ligne. Appuyez fort sur les deux leviers pour commencer, puis dosez la pression jusqu’à atteindre la vitesse souhaitée tout en conservant une marge de sécurité avec l’adhérence des pneumatiques. Relâcher les freins entre les virages est essentiel pour éviter la surchauffe des surfaces de freinage. Ceci est vrai pour les jantes carbone, mais aussi avec des jantes en aluminium ou encore avec des freins à disque. Avec une trajectoire fluide, vous pouvez continuer d’effleurer les freins dans la courbe. Lâchez les freins lorsque vous êtes dans la deuxième partie de la courbe et à la condition que vous puissiez reprendre de la vitesse sans risque.

De belles trajectoires

Dans les courbes très rapides, contrôlez votre trajectoire avec les reins, ce qui est d’autant plus facile que les genoux restent collés au tube supérieur. Pour plus d’adhérence, penchez légèrement votre buste du côté inverse de la courbe, en mettant plus de pression sur la manivelle extérieure.

Les courbes serrées sont plus délicates. Une centaine de mètres avant l’entrée du virage, relevez le buste et actionnez puissamment les freins avant de relâcher légèrement pour doser la vitesse. Roulez bien à droite, en jetant un rapide coup d’œil sur la gauche pour vérifier que personne ne tente de doubler au même moment. (voiture, moto ou autre cycliste). Relevez la manivelle du côté du virage et mettez plus de pression sur le côté opposé, qui reste en bas. Orientez la trajectoire de manière à couper au plus court au milieu du virage, avec le regard orienté vers la sortie de celui-ci. Si vous êtes sur route ouverte, restez dans les limites de la voie qui vous est accordée. Si le virage est à droite et délimité par un mur ou des rochers, et que vous n’en distinguez pas la sortie, conservez une marge de sécurité à l’intérieur du virage. Si le virage est à gauche, prenez large à l’entrée avant d’orienter votre trajectoire. À la sortie, relâchez les freins et élargissez la trajectoire pour ressortir à l’extérieur du virage. Le genou se remet dans l’axe et vous pouvez ainsi relancer si vous voulez reprendre rapidement de la vitesse. Les virages en épingle sont techniquement plus faciles, car la vitesse lors de la prise d’angle est relativement réduite. Les descentes des grands cols, avec leurs virages bien dessinés, sont plus simples que celles de petits cols, dont nombre de courbes se referment à la sortie, ce qui oblige à redresser la trajectoire sous peine de sortir de la route.

Sur route humide

La pluie lors des longues descentes pose plusieurs problèmes. Le froid qui ralentit les réflexes, la visibilité quand on prend la pluie sur le visage, et bien sûr une adhérence inférieure. Une pluie forte est moins dangereuse qu’une bruine ou des averses. Les conditions d’adhérence sont alors égales d’un virage à l’autre. Il faut adapter sa vitesse et surtout piloter plus souplement. Si la route est détrempée, il y a peu de risques de glissades. En revanche, il est impératif de rallonger les distances de freinage, car il faut déjà un ou deux tours de roues pour que les patins chassent l’eau sur les flancs des jantes avant de mordre. Avec des disques, si le freinage reste puissant, conservez à l’esprit que la limite reste toujours l’adhérence des pneus. Les conditions changeantes sont plus piégeuses, quand une partie de la route est sèche et l’autre humide. Méfiez-vous des parties en sous-bois, à l’ombre ou à proximité d’un cours d’eau, car le bitume y est plus humide. Un pilotage plus souple implique de moins incliner le vélo, de moins se fier à l’adhérence des pneumatiques, d’éviter les coups de frein brusques et les relances heurtées. Les chutes interviennent surtout en entrée de virage, au moment de la prise d’angle. Élargissez au maximum les trajectoires pour faire des virages ronds.

Le bon matériel pour descendre

Vous n’êtes jamais à l’abri d’une glissade sur une plaque d’huile ou d’un pneu qui éclate, ou simplement d’une perte d’adhérence sur route mouillée. Les pneumatiques sont donc primordiaux pour ce type d’exercice, car ils sont le seul contact avec la route. Un freinage plus puissant, ou mieux dosable des freins à disque, ne rend pas à lui seul les descentes plus sûres. Mieux vaut donc éviter les pneus trop légers en montagne, ou trop spécifiques à des conditions particulières. Ils doivent assurer une résistance à la crevaison minimum, mais aussi une bonne adhérence sur sol sec et mouillé. La souplesse des flancs optimise la tenue de route, en épousant les irrégularités du terrain. Au niveau des roues avec un freinage à patins, n’utilisez des roues carbone à pneu qu’à deux conditions : que vous soyez expérimenté et que vous ne freiniez pas en continu (pour éviter le surchauffe de la surface de freinage), et que vous rouliez avec des roues haut de gamme, étudiées pour subir ce genre de conditions. Sinon, préférez les boyaux, les roues alu (plus sûres et plus polyvalentes), voire les disques même si ce système impose un entretien strict. Et bien entendu, vous ne vous lancerez pas en montagne sans avoir révisé préalablement câbles, patins et jantes.

Le froid

Si vous êtes inexpérimenté, méfiez-vous des conditions changeantes en montagne. Avec l’altitude, la température baisse en moyenne de 1°C tous les 100 m. Ainsi, par mauvais temps, 15°C dans la vallée peuvent se transformer en 5°C 1000 m plus haut… Avec le froid supplémentaire ressenti avec la vitesse, la longue descente qui suit peut rapidement se transformer en enfer. Au minimum, prévoyez un coupe-vent en montagne, que vous glisserez dans la poche du maillot en montant, voire des manchettes ou une paire de gants longs si vous n’avez pas moyen de bénéficier d’une assistance pour vous changer en haut du col. La descente suivante sera ainsi plus confortable, et plus sécurisante.

Les tunnels

De nombreux tunnels parsèment les routes de montagne, et ils sont souvent mal éclairés, ce qui peut poser des problèmes de visibilité en pleine descente. Même en retirant les lunettes au dernier moment, le contraste avec la lumière du jour peut être saisissante. Un conseil : juste avant le tunnel, fermez un œil… Et ouvrez-le une fois dans le tunnel. Votre vue s’adaptera ainsi plus vite à l’obscurité passagère.

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